Rôle de la femme enseignante dans la scolarisation des filles au Togo


Rôle de la femme enseignante dans la scolarisation des filles au Togo ( scolarisation de la jeune fille : un droit fondamental pour l’autonomisation de la femme et la réduction de la pauvreté au Togo)


Atelier court : animé par KANFITINE B. Lydia

Introduction

A l’occasion de la 29ème Rencontre Internationale des Educateurs Freinet, RIDEF 2012 qui se déroule du 23 juillet au 1er Août à León en Espagne, j’ai l’honneur et le plaisir de faire partie de la délégation Togolaise, pour représenter les femmes et vous parler de la scolarisation des filles. Nous femmes togolaises sommes convaincues que la scolarisation des jeunes filles, est un droit fondamental pour l’autonomisation de la femme et pour la réduction de la pauvreté.

Pour ce faire, nous vous proposons de faire un débat ouvert sur le sujet :

Il s’agira d’abord de vous présenter un exposé, de partager avec vous l’état des lieux sur le sujet, les actions qui sont entreprises et de vous demander en retour de nous parler de vos vécus dans vos pays respectifs.
Vos interventions et contributions nous permettront d’améliorer nos actions en faveur de la jeune fille au Togo.

En effet, au Togo la scolarisation des filles constitue un sujet majeur et est au cœur des préoccupations des enseignantes et mères de famille que nous sommes, de l’Etat et de la société civile. Notre exposé tournera autour des points suivants : Etat des lieux ( facteurs et conséquences) ; les stratégies.

Malgré les efforts déployés par l’Etat, les familles et le secteur privé, le système éducatif au Togo se trouve confronté à certaines difficultés pour assurer une éducation pour tous les enfants en âge de scolarité obligatoire. Les filles sont plus défavorisées. Par exemple le taux d’abandon au primaire a atteint en 2009-2010 près de 6%( garçons 5.1%, filles 6.4%). Le coût de l’analphabétisme est aussi très élevé pour la société.

Les facteurs

  • Manque de modèle féminin : peu de femmes enseignantes ou fonctionnaires en général surtout en milieu rural ne permet pas de freiner une discrimination dont souffrent les filles et les femmes. Sur le plan national en 2010-2011, sur 31743 enseignants au primaire, il n’y a que 4310 enseignantes soit 14% du nombre total.
  • Un fort taux d’analphabétisme chez les adultes femmes.
  • De fortes disparités entre zones rurales et urbaines.
Autres facteurs

  • La dépendance de la majorité des femmes.
  •  Les droits de femmes ignorés, conséquence du taux élevé d’ analphabétisme ( non implication de celles-ci dans les prises de décisions)
  • La pauvreté sévère.
NB : De façon cyclique ces facteurs sont aussi des effets et conséquences.

En réponse à cette question, le ministère des Enseignants primaire, secondaire et d’alphabétisation en collaboration avec l’UNICEF a mis sur pied une opération de recensement des enfants non scolarisés ou déscolarisés. Il s’agit d’identifier les enfants de 6 à 15 ans qui sont en dehors du système éducatif pour planifier leur prise en charge, soit par le système formel ou par le non formel. Cette opération est faite par les enfants scolarisés au sein de leurs familles et dans les de leur quartier. L’objectif de l’opération, recenser près de 200 000 enfants non scolarisés ou déscolarisés qui sont le plus privés de leurs droits. Effet…. enfants dont …. filles ont été recensés en un mois de l’opération.

Les stratégies d’accompagnement des femmes

Les femmes enseignantes se sont organisées en un club : Club de Educatrices pour une Education Equitable (C3E)

Mettre en commun des idées pour constituer une force

  • Combattre les tabous et les mythes liés au genre
  • Faire face au défis de notre société gouverné en majorité par les hommes
  • Appuyer les femmes sur les plans pédagogique et social
Les engagements des femmes au sein du club :
  1. Sur le plan professionnel
  • Accomplir avec aisance et détermination sa mission d’éducatrice en encadrant au mieux les élèves de son école
  • Agir dans le respect des droits de l’enfant
  • Échanger des expériences en vue d’améliorer la qualité de l’enseignement – apprentissage
  • Collaborer avec les mouvements Freinet, en particulier le MOUVEN pour un renforcement des capacités
  1. Sur le plan social
·         Mobiliser la communauté dans laquelle elle vit autour des projets porteurs
·         Faciliter une franche collaboration entre l’école et le milieu
·    Prendre en compte les préoccupations majeures des femmes et remonter les informations au niveau du groupe
·       Apporter sa contribution à la mise en œuvre des actions planifiées pour solutionner les problèmes identifiés

Les activités réalisées par club C3E

1)      Trois réunions de sensibilisation et de prise de décisions
2)      Élaboration d’une feuille de route
3)      A l’occasion de la journée internationale de la femme le 8 Mars : Une caravane à travers les rues de la ville fans le but d’attirer l’attention du public vers les femmes enseignantes, montrer notre volonté et détermination pour le métier que nous exerçons.
4)      Animation des rencontres avec les mères  dans 2 écoles pour les comptes rendu de recensement, l’explication des lois concernant les femmes, etc.

Commentaires

Pour ce faire, une allocution des femmes enseignantes à l’endroit des autorités,  de la population a été faite. Le thème est « L’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’élimination de la pauvreté et la faim »

Ce thème interpelle les femmes enseignantes car c’est par elles que les sœurs des campagnes auront la lumière au travers de l’éducation de la jeune fille et l’alphabétisation des mères adultes. C’est encore par elles qu’elles sauront leurs droits et devoirs et qu’elles pourront améliorer la gestion de leurs affaires ou de leur ménage.

Les femmes enseignantes ont compris que l’éducation ne s’arrête pas à l’apprentissage de la lecture et l’écriture. Elle doit embrasser tous les domaines de la vie et favoriser la formation d’un être complet et épanoui, conscient de ses droits mais aussi de ses devoirs. 


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